Le financement participatif ou crowdfunding
Au cours d'une recherche en lien avec l'investissement, au détour d'une conversation avec des amis, ou de toute autre circonstance… tu as peut-être déjà entendu des mots tels que le crowdfunding, le crowdlending, le crowdequity ou encore le crowdgiving. La première fois que l'on entend ces termes, ça peut surprendre. Ce qui est certain, c'est qu'en 2007, quand le crowdfunding est apparu en France, la phrase la plus en vogue devait être "mais qu'est-ce que c'est qu'ce binz ?!". Heureusement le temps a passé, et avec lui, on a pu attribuer une petite appellation plus sympathique au crowdfunding, à savoir le financement participatif.
Si tu es friand de définition, le FPF (Financement Participatif France) donne une définition du crowdfunding, à savoir : "le financement participatif est un outil de collecte de fonds opéré via une plateforme internet permettant à un ensemble de contributeurs de choisir collectivement de financier directement et de manière traçable des projets identifiés".
Si tu es moins friand de définition, le financement participatif est tout simplement une alternative au prêt bancaire classique. Un porteur de projet n'arrive pas à obtenir (en partie ou en totalité) son financement au travers d'une solution de prêt classique, ou il préfère tout simplement opter pour une autre manière de procéder. Il se tourne alors vers le crowdfunding. Son projet est placé sur une plateforme spécifique où des investisseurs peuvent y apporter leurs fonds. Cet apport de fonds peut être réalisé soit :car les investisseurs agissent dans une démarche philanthropique (si un projet fait sens pour toi et te tient à cœur) ; Ou ils souhaitent investir dans le projet afin de gagner de l'argent. Et oui, il s'agit d'un prêt, et qui dit prêt... dit qu'il est possible de toucher des intérêts ! Après, une raison n'empêche pas l'autre, à savoir un projet qui te tient à cœur et qui, en même temps, te permet d'augmenter tes revenus.
Tout cela pour dire que le crowdfunding est un terme général et qu'il englobe le crowdlending, le crowdequity et le crowdgiving. Du coup, tu verras progressivement chacun de ces termes et ce que cela implique. Un petit point réglementaire sur ce qui gravite autour du crowdfunding et bien évidemment la fiscalité. C'est parti !
Le crowdlending ou le prêt
Et ce prêt peut donner lieu à des intérêts. Ce qui peut être intéressant si ton objectif est d'investir dans l'optique de gagner de l'argent. Le prêt peut également être à titre gratuit et dans ce cas tu gagneras un peu moins d'argent (pas du tout en fait, mais c'est moins brutal en écrivant un peu moins…). Tu y gagneras en revanche beaucoup plus de… d'autre chose certainement.
Pour qu'il y ait un prêt, il est nécessaire de regrouper quelques conditions : à savoir un ou plusieurs prêteur(s). Le prêteur est une personne physique (toi) ou une personne morale (par exemple une entreprise). Le prêteur pourra participer au financement du projet sous la forme d'un prêt (avec ou sans intérêt) sous une certaine limite. Celle-ci, pour les personnes physiques, est limitée à 2 000€ si le projet est rattaché à un prêt donnant lieu à des intérêts ou 5 000€ si le projet est rattaché à un prêt à titre gratuit. Au regard des montants évoqués à l'instant, tu comprends mieux pourquoi je place l'accent sur le fait qu'il y aura plusieurs prêteurs, plus investisseurs pour un projet.
Le projet est une autre condition. C'est en effet compliqué de pouvoir investir dans un projet en l'absence de projet… Ces projets sont généralement présentés par des porteurs de projets professionnels (des entreprises par exemple). En passant par une plateforme reconnue comme prestataire de service en financement participatif, le porteur pourra emprunter jusqu'à cinq millions d'euros.
Au niveau des plateformes, les projets sont présentés. Tu y retrouveras la nature du projet (qu'est-ce qui nécessite le recours à cet emprunt), le niveau de risque, les garanties, le taux ainsi que la durée. Ces éléments seront repris dans un contrat (support écrit ou support durable) qui liera le porteur du projet à l'investisseur.
Tu l'auras compris, la nature des projets est très vaste car elle est liée aux besoins des porteurs de projet. Tu pourras, par exemple, avoir des projets en lien avec de l'immobilier, de l'installation d'équipements ou d'infrastructure (mise en place de fibre optique…), de l'acquisition de véhicules (dans une optique d'achat - revente avec plus-value), l'organisation d'une réception (mariage…). A toi de bien te renseigner sur le projet et les modalités avant de t'y engager. Chaque investissement comporte en effet un risque sur une partie ou la totalité du capital engagé. Afin de développer ton patrimoine, la première règle à appliquer est de protéger son capital. La seconde, bien entendu, de le faire prospérer.
Le crowdequity ou l'investissement en capital
Il existe différentes manières de développer son capital. Pour développer ce dernier, il est nécessaire de réaliser des investissements dans des actifs. De manière assez simple, un actif est ce qui est capable de générer un revenu donc de gagner de l'argent pour le mettre dans ta poche. Cela peut être de manière directe comme au travers du crowdlending (celui qui génère des intérêts !) ou de façon moins directe en entrant au capital d'une entreprise, telle qu'une start-up ou une PME (Petite et Moyenne Entreprise). Rentrer au capital d'une entreprise, c'est ce que l'on appelle le crowdequity. Tu peux aussi entendre parler de financement participatif sous forme d'actions ou encore d'equity crowdfunding. Ici, l'entreprise a besoin de fonds, pour développer son activité et ne pas entraver sa croissance par exemple. L'entreprise récupère ici des fonds de la part des investisseurs, et, en contrepartie, les investisseurs entrent au capital de l'entreprise en récupérant des actions de cette dernière. Les investisseurs deviennent donc des actionnaires de cette même entreprise.
Pour te donner une idée de ce que cela peut représenter, en 2020, le crowdequity a permis de collecter 57 millions d'euros sur un total crowdfunding de 1 020 millions d'euros. Le crowdequity représente 5% environ du marché global du crowdfunding. En moyenne, les investisseurs ont investi 3 419€ par projet. Contrairement au crowdlending, les investisseurs ne sont pas des créanciers ici. Ils posséderont une part plus ou moins importante de l'entreprise dans laquelle ils ont investis.
Pour l'entreprise, l'intérêt du crowdequity réside dans le fait de pouvoir lever des fonds en s'affranchissant des acteurs traditionnels du financement (banques, business angel…). Généralement lorsque ces derniers ne sont tout bonnement pas intéressés par le projet. Cette méthode permet aussi à n'importe quelle personne dans le monde, en se connectant à une plateforme dédiée, de participer au projet.
Les inconvénients sont que l'entreprise doit respecter un certain plafond qu'elle ne pourra pas dépasser. En effet, chaque projet présenté par l'entreprise ne pourra dépasser le plafond de 5 millions d'euros. Tout comme l'investissement au travers de projets en crowdlending, l'investissement au capital d'une société présente lui aussi un risque. Le risque est que le pari de l'entreprise soit perdant. Dans ce cas de figure, il est possible de perdre une partie ou la totalité de ton capital. C'est la raison pour laquelle les plateformes demandent systématiquement des réponses à un certains nombres de questions dès ton inscription. Cela permet de t'informer des risques encourus et d'avoir ton accord (ou non) face à ces risques. Si tu es conscient des risques et que tu les acceptes, tu auras accès à ce genre d'investissement. Si tu ne les accepte pas, tu n'y auras tout simplement pas accès. Si tu es en acceptes les risques, tu auras droit à un petit test rapide afin de juger de ton niveau de connaissance dans le domaine financier, connaitre tes objectifs et ta situation financière. Il s'agit réellement d'un petit test, car si tu as passé un peu de temps à te renseigner dans ce domaine, en parcourant les éléments présents sur notre site, ce test ne sera rien de plus qu'une simple formalité.
Le crowdequity peut se révéler un moyen intéressant pour diversifier ton patrimoine à partir du moyen où tu prends le temps de te renseigner sur l'entreprise, son projet, ses perspectives… Ce qui, de toi à moi, décourage de nombreux particuliers qui veulent investir sans trop se complexifier la vie.
Le crowdgiving ou le don
Pour reprendre une citation d'un film de 1990, se passant au moment de noël et qui commence par le ratage d'un avion : "Tu peux garder la monnaie ça me ne dérange pas ". C'est ici l'optique du crowdgiving, qui est un financement participatif qui prend la forme d'un don. Quant à la monnaie que tu peux y placer, les sommes peuvent vite grimper puisque le montant d'un financement pour le don n'est pas plafonné. En règle générale, les sommes sont assez faibles, et en contrepartie de cette monnaie on ne reçoit même pas la pizza qui va avec !
Tu l'auras compris, l'idée ici est de soutenir un projet auquel tu tiens sans en attendre un retour de quelque nature que ce soit. Si tu souhaites un exemple sur ce point, tu as les deux campagnes électorales de Barack Obama qui ont été financée grâce à ce financement participatif. L'ancien président américain avait ainsi récolté l'équivalent de 681 millions d'euros. Depuis, il a été utilisé par de nombreuses autres personnalités politiques.
Dans la thématique du don, il est possible de recevoir une récompense à hauteur de ta participation au projet. Cette contrepartie peut être matérielle (cadeaux, objets promotionnels, ou symbolique (temps accordé, publicité…). Tu pourras entendre parler dans ce cas de figure de reward-based crowdfunding. Les projets qui y sont le plus adapté tournent autour des projets technologiques (afin de bénéficier des préventes) ou de projets culturels (livres, jeux vidéo, films, écologie…).
Petit horizon réglementaire relatif au crowdfunding
Comme tu as pu le lire, le crowdfunding est arrivé en France en 2007. Il faudra attendre 2014 pour que la réglementation française soit opérationnelle en France. Les statuts de "conseiller en investissement participatif" et "d'intermédiaire en financement participatif" ont ainsi été créé avec l'ordonnance de mai 2014 relative au financement participatif .
Les choses ont continué à évoluer puisqu'en 2020, le statut de Prestataire de Services de Financement Participatif (PSFP) a été créé au travers du règlement UE du 7 octobre 2020 . L'objectif de ce règlement est d'harmoniser les différents droits nationaux en Europe. Progressivement, l'attribution de titres ou prêts financiers au travers d'une plateforme de financement participatif se fera sous ce statut. Une ordonnance a été publiée le 23 décembre 2021 afin de moderniser le cadre relatif au financement participatif en France. Tu y retrouveras la suppression du statut de Conseiller en Investissement participatif et un aménagement relatif aux intermédiaires en financement participatif. Leur périmètre comprendra dès lors les cagnottes en ligne, les dons et les prêts à titre gratuit.
Tu l'auras compris les plateformes de crowdfunding sont donc réglementées et contrôlées. En effet, les PSFP (Prestataires de Services de Financement Participatif) doivent être inscrit sur un registre européen et disposer d'un agrément au niveau de l'Autorité des Marchés Financier (AMF). L'AMF est une autorité publique indépendante qui a pour mission de veiller à la protection de l'épargne investie en produits financiers et au bon fonctionnement des marchés, ainsi que d'informer les investisseurs. C'est donc l'AMF qui se charge de vérifier et de contrôler l'activité des PSFP. Si des manquements sont constatés au cours d'un contrôle, l'AMF retire l'agrément au PSFP. L'illustration ci-dessous mène vers une plateforme réglementée, contrôlée et qui dispose de l'agrément de l'AMF. Clique dessus pour en savoir plus sur les gains possibles et la manière de procéder pour y arriver !
Généralement, tu retrouveras très facilement ces informations au niveau des plateformes de financement participatif. Tu retrouveras également d'autres informations telles que la présentation de l'activité de la plateforme, le détail des projets proposés au financement, les commissions perçues, le taux de réussite (ou de défaillance) des projets sur les 3 dernières années, une évaluation des capacités de financement des prêteurs et un contrat comme évoqué précédemment. Avant chaque investissement, tu recevras une notice détaillée précisant les informations clés… notamment les conséquences (risques) relatives à l'investissement.
En conclusion, quel projet crowdfunding choisir ?
Comme tu l'as vu, le crowdfunding est un terme général relatif au financement participatif. Il te permettra de réaliser des investissements dont l'objectif peut être de gagner de l'argent ou d'aider une cause, un projet qui te tient à cœur. Il existe plusieurs modèles de crowdfunding (dont des sous modèles !) : . Le prêt ou crowdlending. Ici le porteur de projet doit rembourser le prêt, avec ou sans intérêt, Dit autrement, l'investisseur espère récupérer à minima son capital (avec ou sans intérêt !) . L'investissement au capital ou crowdequity. Ici l'investisseur deviendra actionnaire de l'entreprise. . Le don ou crowdgiving, qui permet de collecter des fonds sans contrepartie. A partir du moment où il y aura une contrepartie, on parlera davantage de reward-based crowdfunding. Tu obtiendras ici une compensation à la hauteur de l'investissement réalisé.
Quel modèle choisir ? Tout dépend de tes objectifs . Si tu as pour objectif de faire progresser ton patrimoine, il sera nécessaire de t'orienter vers les projets ou tu as quelque chose à y gagner. Le crowdlending te permettra par exemple de toucher des intérêts sur les sommes prêtées. Comme tu l'as vu, il te sera nécessaire de bien te renseigner sur les projets afin d'identifier ceux qui te correspondent le plus (est-ce que tu comprends le projet et son intérêt, le niveau de risque de ce dernier, le retour sur investissement…)
Comme tu as pu le comprendre, au plus tu auras de connaissances dans le domaine financier, au plus tu seras un investisseur averti (et plus apte à identifier les projets intéressants...). Je te conseille donc fortement d'améliorer tes connaissances en la matière en investissant dans un premier temps... en toi ! Pour investir en toi, et réaliser le premier pas (d'une longue série) vers la réussite, je t'invite à cliquer ici .